La grossesse entraîne de nombreux changements physiques et émotionnels ainsi que des modifications des niveaux d’hormones thyroïdiennes. L’hypothyroïdie, ou un déficit en hormones thyroïdiennes, ralentit les fonctions des organes vitaux. L’hyperthyroïdie, ou un excès d’hormones thyroïdiennes, entraîne une accélération de ces fonctions. Ces deux dysfonctionnements peuvent avoir des effets néfastes sur le développement du fœtus et la santé de la femme enceinte, et ces effets peuvent s’étendre au-delà de la naissance, affectant le développement neuro-intellectuel de l’enfant.
Pourquoi peut-on passer à côté d’un problème ?
Le problème est que, comme de nombreux symptômes de la thyroïde rappellent les changements physiques et émotionnels typiques de la grossesse – fatigue, somnolence, prise de poids, douleurs musculaires… les dysfonctionnements de la thyroïde peuvent passer inaperçus, avec les risques que cela comporte. Cela dit, les femmes ayant des problèmes de thyroïde peuvent avoir une grossesse saine sans risque pour elles-mêmes ou leur bébé si elles consultent leur médecin à temps, subissent les examens et les tests qu’il détermine et suivent le traitement qui leur convient.
Quelles sont les causes de l’hypothyroïdie pendant la grossesse et à quelle fréquence se manifeste-t-elle ?
On estime que 2 à 3 % des femmes enceintes souffrent d’hypothyroïdie légère et 0,3 à 0,5 % d’hypothyroïdie grave. 85% des cas sont le résultat de la maladie de Hashimoto, dans laquelle le système immunitaire attaque par erreur la glande thyroïde et la détruit progressivement. [Pour en savoir plus sur la thyroïde d’Hashimoto, vous pouvez consulter cette source : www.deuxiemeavis.fr/pathologie/thyroidite-d-hashimoto. Ce site vous permet par ailleurs d’obtenir un second avis médical sur vos différentes pathologies.] La carence en iode (essentielle pour la production des hormones thyroïdiennes) est l’autre cause principale d’hypothyroïdie chez la femme. Un traitement inadéquat de l’hyperthyroïdie ou une chirurgie de la thyroïde peuvent également provoquer une hypothyroïdie.
Quelles sont les conséquences d’une hypothyroïdie non traitée pour la femme enceinte et son enfant à naître ?
Les deux présentent des risques sérieux. Une femme enceinte atteinte d’hypothyroïdie présente un risque accru de fausse-couche, d’anémie, de pré-éclampsie, de décollement placentaire et d’hémorragie post-partum. Chez le bébé, il comporte un risque accru d’accouchement prématuré, de faible poids à la naissance, de détresse respiratoire et de problèmes de développement et d’apprentissage. Ces complications ont également été observées chez des femmes souffrant d’hypothyroïdie légère.
Dans quelle mesure le traitement de l’hypothyroïdie pendant la grossesse est-il nécessaire et sûr ?
L’objectif est de remplacer le manque d’hormones thyroïdiennes par l’hormone synthétique lévothyroxine, qui agit exactement comme la T4 produite par la glande thyroïde. Selon de nouvelles directives, basées sur des études récentes, le traitement est indiqué pour l’hypothyroïdie grave et légère.
Ce traitement hormonal est-il sûr pendant la grossesse ?
La lévothyroxine peut être administrée tout au long de la grossesse et de l’allaitement. Bien entendu, le traitement nécessite une surveillance étroite, avec des tests fréquents pour ajuster les doses et s’assurer qu’elles sont correctes tout au long de la grossesse.
Toutes les femmes enceintes doivent-elles subir un test de dépistage de l’hypothyroïdie ?
En raison des risques évidents encourus, certains experts de la Société espagnole d’endocrinologie et de nutrition (SEEN) recommandent de soumettre toutes les femmes enceintes à un dépistage à la neuvième semaine de grossesse ou lors de la première consultation. D’autres experts suggèrent que seules les femmes à haut risque devraient faire l’objet d’un dépistage.
Qui présente des risques ?
La liste comprend les femmes de plus de 30 ans, les femmes ayant des antécédents familiaux de maladie thyroïdienne auto-immune ou d’hypothyroïdie, les femmes atteintes de goitre et les femmes présentant des symptômes ou des signes d’hypothyroïdie : avec des anticorps antithyroïdiens ; avec un diabète de type 1 ou tout autre trouble auto-immun ; avec des problèmes de fertilité ou qui ont fait une fausse couche ou une naissance prématurée ; les femmes qui ont reçu une radiothérapie de la tête et du cou ou qui ont subi une chirurgie de la thyroïde ; celles qui reçoivent de la lévothyroxine pour une hypofonctionnement de la thyroïde ou qui vivent dans une zone géographique avec des carences endémiques en iode…
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